Chloé Patry-Robitaille

2021/10/21

Tout le Québec a été bouleversé par le terrible drame ayant mené à la mort de Norah et Romy Carpentier à l’été 2020.

Vous vous souvenez peut-être que Josée Masson, fondatrice, présidente et directrice générale de Deuil-Jeunesse avait eu la délicate tâche d’être célébrante des funérailles des deux fillettes lévisiennes. À ce moment-là, Mme Masson ne connaissait pas encore leur mère, Amélie Lemieux. Mais par la suite, son organisme a été d’une très grande aide dans le deuil de cette femme qui ne voyait peinait à trouver un sens à sa vie sans ses enfants.

C’est ce récit qui a été raconté par Amélie Lemieux et Josée Masson dans une vidéo visionnée près de 140 000 fois sur YouTube permettant ainsi à l’organisme d’offrir un jardin en mémoire de Norah et Romy à Amélie Lemieux.

Un lieu imaginé par la mère, qui servira aussi à recevoir la clientèle de Deuil-Jeunesse. À l’image de chacune des pièces de leurs locaux situés des boulevards Mathieu et Louis-XIV à Charlesbourg, cet espace d’intervention pour l’organisme a été réalisé à l’image des fillettes pour permettre à la mère de cheminer dans son deuil.

«Quand j’entre dans le jardin, ce n’est pas un simple jardin que je vois, c’est le côté ludique de mes filles. Assises sur leur nuage, je suis certaine qu’elles disent : “Regarde maman, des cubes Minecraft, sors les guimauves on va se faire un feu. Où est mon bébé blanc, il faudrait que je l’apporte dans la maison de poupées”. »

Amélie Lemieux

Ce lieu de recueillement sera certainement réconfortant pour la clientèle endeuillée de l’organisme. Les enfants pourront dessiner avec les craies, se bercer sous la pergola, dans l’une ou l’autre des chaises suspendues appartenant aux fillettes, se réfugier dans la maison de poupées et y voir les derniers dessins de Norah et Romy.

La grande girafe, emblème de Deuil-Jeunesse et à l’effigie du jeu vidéo Minecraft pour Norah, règne sur le jardin :

« Cette girafe-là, c’est notre façon de parler aux enfants et même aux adultes pour leur expliquer l’unicité de leur vécu. Il n’y a pas une girafe au monde qui a les mêmes taches, qui a le même pelage, eh bien il n’y a pas personne qui va vivre le deuil de la même façon. Puis, dans une famille, c’est difficile parce qu’on souhaite être du même rythme et ce n’est pas comme ça que ça se passe alors c’est facile de dire à un enfant : “Tu sais, tu as ta girafe à toi, t’as ton pelage à toi. Ta maman, elle a le sien et c’est pour ça que vous n’êtes pas ensemble, toujours sur la même émotion puis sur le même rythme.” Alors la girafe, depuis des années, il y en a partout dans nos bureaux. Moi c’est une image que je traîne partout ».

Josée Masson, présidente et fondatrice de Deuil-Jeunesse

En plus des fonds récoltés grâce à la vidéo du témoignage d’Amélie Lemieux dans le cadre de la campagne #MardiJeDonne de 2020, plusieurs donateurs ont participé à l’effort. C’est le cas du député conservateur Pierre Paul-Hus qui a été élu pour un troisième mandat dans la circonscription de Charlesbourg-Haute-Saint-Charles :

« L’histoire de Norah et Romy est vraiment tragique et a marqué tout le Québec. Et d’avoir ici à Charlesbourg Deuil-Jeunesse, organisme géré par Josée Masson qui voit à aider les familles justement, les enfants surtout qui sont victimes de la perte de leurs parents, et dans ce cas-ci la mère qui a perdu ses enfants, c’était une cause qui pour moi allait de soi. Il fallait que je m’implique et que je fasse ce que je pouvais pour donner un coup de main à ce beau projet. »

Pierre Paul-Hus, député de Charlesbourg-Haute-Saint-Charles

Reportage complet

Deuil-jeunesse
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